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Chasse du lièvre : La belle saison commence

Buissons, labours, vieux murs écroulés, chemins creux et mêmes prairies et berges garnies de roseaux… la plupart des biotopes sont susceptibles de servir de gîte à un lièvre. Mais attention, cet esprit rusé et malicieux arrive à tirer habilement parti de chaque avantage que lui procure le terrain.
Il n’existe pas de règles simples pour réussir à la chasse du lièvre, c’est une véritable école d’humilité ! Un seul conseil : chassez à contre-vent, avancez lentement, en prenant bien soin de décrire un « va-et-vient » en lacets, arrêtez-vous souvent. Les « buissons » sont généralement de bonnes remises. Mais il y a « buisson » et « buisson »… Entendons-nous sur le mot. Situé dans les friches d’une partie de terrain inculte ou sur quelques tas de pierres à l’extrémité d’une parcelle, un buisson est un amas isolé d'arbustes où les ronciers à épines sont en majorité et croissent librement. Tels sont les asiles favoris du lièvre. Il est là bien tranquille, douillettement installé, il sait qu’il est bien caché et qu'il ne risque rien s'il ne se montre pas. Il sera très difficile de l’en déloger. Il ne faut jamais hésiter à entrer dans un champ que d’autres chasseurs ont parcouru, car il est fort probable qu’ils auront laissé un lièvre derrière eux. Celui-ci inquiet des allées et venues peut s’élancer subitement. Il est toujours profitable de croiser et de recroiser ses voies dans tous les sens et d’alterner de temps en temps ses directions de marche. Alternez marche et arrêt car le lièvre, toujours aux écoutes, s’alarme du silence qui succède au bruit. Se croyant repéré, il quitte son gîte…
Pourquoi il est préférable de ne pas le chasser avant début novembre !
En effet, en septembre et octobre, on tire surtout des hases pleines ou allaitantes, qui se laissent facilement approcher, et des levrauts en bas âge, qu’il n’est pas toujours facile de distinguer des adultes (levraut de 3 livres par exemple). Chez le lièvre, les fluctuations de population sont fréquentes et normales : aux années de forte croissance succèdent des années de régression sans qu'il y ait lieu de s'en inquiéter. D'anciennes chroniques permettent de suivre ces hauts et ces bas depuis le Moyen-Âge. Le climat en est la cause principale : un hiver doux suivi d'un printemps chaud et sec favorise la reproduction, un printemps froid et humide fait périr une grande partie des levrauts. De plus, le lièvre s'adapte très mal aux méthodes agricoles modernes. Détruites par les herbicides, beaucoup de « mauvaises herbes » et de plantes essentielles à son alimentation ne sont plus en densité suffisante. La plupart des espaces naturels – haies, bosquets, friches, prairies extensives – qui lui offraient gîte et couvert se sont raréfiés ou ont disparu. Pourtant, il n'y a là rien d'irréversible, car les exigences du lièvre ne sont pas incompatibles avec les contraintes d'une agriculture moderne. Il faut simplement mettre à sa disposition des parcelles cultivées extensivement ou pas exploitées du tout, où il puisse en tout temps se nourrir, se réfugier et élever ses petits. Exemples : des jachères, des prairies naturelles – ou au moins extensives – exemptes d'engrais et de pesticides, des bandes culturales et de larges accotements naturels, des lisières à manteau et ourlet étendus, des talus à hautes herbes et buissons, des haies et des bosquets. La densité normale d'un territoire de chasse peut être estimée, sans élevage, à un lièvre pour 4 hectares, ce qui correspond à la reproduction d'une famille d'un bouquin et de trois hases pour 100 hectares.