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Gestion du sanglier 

Le problème des zones périurbaines

Le 22 décembre, un sanglier a été abattu dans le centre-ville des Sables d'Olonne, une semaine plus tard, un autre sanglier a été vu dans le centre-ville de Nantes. Un témoin a affirmé avoir vu un sanglier dans le centre-ville de Nantes quelques jours auparavant, le long du Cours des 50 Otages.
En principe, les sangliers recherchent la tranquillité. Ils évitent les zones à découvert et préfèrent vivre dans des parcelles arborées avec un point d'eau. Mais à six mois, une bête rousse pèse 25 kg ; 35 kg à 9 mois, 50 kg à 12 mois, il lui faut donc de la nourriture (beaucoup !). Aujourd’hui, la périphérie des villes est devenue le garde-manger d’une population en excès. Cette présence régulière de sangliers et de chevreuils en zone périurbaine est préoccupante.

Opportunistes, les sangliers se sont vite adaptés à l’évolution de la société. Accompagnant l’exode rural, ils sont maintenant chez eux en périphéries des villes. Ils ont très facilement appris à vivre entre les maisons. Ils savent attendre le soir pour aller se nourrir. Désormais, même les chevreuils changent leur comportement pour venir déguster les rosiers et les jeunes pousses des massifs urbains ; un régal mis à leurs dispositions. Quand on enlève le côté sympa, style « dessin animé » de la biche et du gentil faon sur la pelouse à côté du poney des enfants, le comportement belliqueux des chevreuils devient vite un problème. Il en va de même avec cette laie et sa (longue) suite de marcassins qui dès le petit matin vermillent sans crainte au fond du jardin. Les mois passent, les petits faons deviennent grands et les marcassins des bêtes rousses… La pelouse se transforme en un champ de mines, les massifs et le jardin en un garde-manger. Au crépuscule, quand un sanglier de 80 kg traverse la route et se retrouve nez à nez avec une voiture, la scène devient tragique et ne fait plus rire personne.
Quelles solutions responsables et durables ?
Dans l’immédiat, la régulation de « l'excédent » de gibier doit être gérée par des chasses en battues. Mal vues par les anti-chasses, décriées par la plupart des citadins, elles sont compliquées à organiser. C’est pourtant la seule solution d’urgence aux problèmes de régulation du sanglier et du chevreuil. Certains secteurs sont chassés sous la tutelle de la préfecture et sous la responsabilité des Lieutenants de Louveterie (pour les battues administratives) ou celle des présidents de sociétés de chasse. Mais la complexité topographique, le biotope sale des parcelles situées dans des zones habitées multiplie les options de refuites du gibier. Il faut donc un bon nombre de chasseurs et de traqueurs pour réussir à bien vider les enceintes à problèmes. La sécurité reste la (très) grosse difficulté de ces journées. Malgré la bonne volonté de chacun, les suidés continuent de se multiplier et les dégâts augmentent mécaniquement. Ces solutions ne sont pas à la hauteur du problème. Ce déni ne pourra pas durer éternellement ! Quelques solutions existent. Elles passent nécessairement par le défrichement des zones interurbaines et de tous les habitats qui servent de remises aux grands gibiers. Il faut améliorer l’accessibilité dans les grands clôturés en friche pour y installer miradors et cages de reprises. Les chasseurs ne peuvent plus être les seuls responsables. Les propriétaires refusant la régulation du gibier sur leurs domaines devront être mis en cause pour les dégâts et les accidents occasionnés par un manque de gestion sur leur propriété.