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L’automne avance revoicies... les grives.
"On n'en voit pas chez nous", entend-on dire çà et là dans les repas de chasse ! C’est inexact : on en trouve partout où elles rencontrent une table à leur convenance.
De l’olive, elles passent au lierre, du raisin au genièvre, de l’alise à la graine de laurier, de la prunelle au fruit de l’aubépine, de la sorbe au gui, du fruit de la ronce sauvage à la graine de sureau ou à la graine d’if. Pour leur dessert, elles vont chercher des vers, des limaçons dans les prairies humides, dans les champs de choux, de betteraves sucrières, de toutes plantes à large feuillage conservant de la fraîcheur au sol. Ce petit gibier migrateur se situe en tête du tableau de chasse national, loin devant le faisan, le lièvre et le perdreau. Curieusement, le nombre de prétendants aux plaisirs de la chasse aux gibiers de poche varie beaucoup en fonction des régions de France.
À la billebaude, le long des haies
Si octobre n'est pas trop chaud, les grives commencent à arriver d'abord au nord puis progressivement dans le sud de la France. Elles se chassent devant soi, en longeant les haies en bordure de prairies où les grives aiment à venir picorer dans les bouses. Ici, vous les retrouverez en fin de saison lorsqu’elles se rassemblent pour venir y manger les divers fruits et baies. En marchant de front, deux chasseurs rabattent les oiseaux qui partent le plus souvent devant eux. Il arrive également que les oiseaux fassent des bonds et sortent de la haie pour quelques mètres seulement, sentant le chasseur les presser. De même, à l’intérieur de la haie, les oiseaux avancent très rapidement, sautant de branche en branche, sans jamais sortir. Il arrive même à certaines grives de laisser passer les chasseurs pour partir hors de portée dans leur dos. Il ne sera pas possible de préserver cette chasse sans protéger les haies, encore nombreuses en pays de bocage et de polyculture, mais totalement disparues dans la majeure partie de notre pays. Ce type de chasse permet souvent de rencontrer des mauvis, qui sont des modèles réduits de musiciennes et qui arrivent un peu plus tard que ces dernières.
Quand la grive est à jeun, c’est-à-dire pas trop gavée de raisins, elle adopte souvent le vol de la bécassine. Sans avoir sa rapidité, elle crochète entre les rangs avant d’opter pour un vol rectiligne. Malheureusement, après avoir été repoussées en bout de rangs, les grives s’amassent en voletant. Il est très rare que celles qui partent les premières soient les plus près du chasseur. Si donc vous lâchez vos deux coups en toute rapidité, d’autres oiseaux beaucoup plus proches vont vous passer sous les bottes et vous faire regretter autant de précipitation.